Court métrage issu du Wapikoni mobile : le réalisateur Kevin Papatie réalise ce film très sobre sur la perte de la langue algonquine. Ce film sera choisi par la productrice Denise Robert et gonflé en 35 pour accompagner L’âge des ténèbres de Denys Arcand dans 85 salles du Québec.
C'est avec ce court documentaire poétique, paru en 1971, que l'éminente réalisatrice abénaquise Alanis Obomsawin a débuté son parcours derrière la caméra. Filmé dans un pensionnat du nord de l'Ontario, il se compose entièrement de dessins faits par de jeunes cris et d'histoires qu'ils racontent. L'écoute a toujours été au cœur de la démarche de la réalisatrice. « Le film documentaire, a-t-elle expliqué dans une entrevue en 2017, est le seul espace dont nos peuples disposent pour parler de leur réalité. J'ai le sentiment que les documentaires sur lesquels j'ai travaillé ont eu cette utilité d'aider les gens, nos gens à poser un regard sur nous... et par la suite à apporter des changements réellement significatifs pour l'avenir de nos enfants. »
Cinquantième film de la réalisatrice Alanis Obomsawin, Le chemin de la guérison rend compte de l’enrichissement d’une communauté crie du Manitoba grâce à l’éducation. À Norway House, l’école Helen Betty Osborne bénéficie d’un financement dont jouissent peu d’établissements autochtones. L’œuvre transmet un message d’espoir : avec un encadrement scolaire adéquat, intégrant leur histoire, leur langue et leur culture, les jeunes Autochtones peuvent réaliser leurs aspirations.
Ce long métrage documentaire de Maurice Bulbulian trace le portrait sans fioriture d'une communauté autochtone luttant pour mettre un terme à un héritage douloureux d'agressions sexuelles, d'inceste et de violence familiale. Pendant près de sept ans, le cinéaste primé a recueilli les témoignages des Ditidahts du village de Nitinaht Lake en Colombie-Britannique, après qu'un aÎné respecté de la communauté eut été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur sa petite-fille. Grâce au courage des participants, ces récits ont joué un rôle déterminant dans le processus de guérison de la communauté, en permettant aux membres de partager ce qu'ils avaient vécu et de mettre fin au cycle de la violence sexuelle et aux conséquences dévastatrices du système des internats.
Ce film doit être visionné avant d'être présenté à un public non averti car il comporte des propos qui pourraient choquer, en particulier des propos sexuels explicites. En anglais avec sous-titres français.
Une mère emmène ses deux jeunes fils citadins à la pêche avec leur kokum (grand-mère) : cette simple excursion est une forme de résistance puissante qui recrée le lien qui les unit à la terre natale et les uns aux autres.
Documentaire musical signé Marie Clements, Droit devant rattache un moment charnière de l’histoire des droits civils au Canada — les origines du nationalisme autochtone vers 1930 — au souffle puissant qui anime aujourd’hui le militantisme des Premières Nations.
Ce court métrage réalisé en 1958 rassemble trois reportages sur les différentes façons dont les enfants sont scolarisés dans des zones éloignées. À Fender Harbour, en Colombie-Britannique, les écoliers se rendent en classe par bateau. Ceux du village de Nicholson, dans une région isolée du nord de l'Ontario, prennent le train. Finalement, on nous présente les enfants autochtones de Moose Factory, au sud de la Baie James.
Réalisé dans le cadre de la série « Souvenir », le court métrage Etlinisigu’niet (Vidés de leur sang) de Jeff Barnaby pulvérise ce qui subsistait du mythe d’un Canada juste et équitable. Le message du réalisateur est clair : nous sommes toujours là. Les efforts en vue de « se débarrasser du problème indien » ont échoué.
À cinq-six ans, les enfants de la communauté de Wemotaci ont été enlevés à leurs familles et envoyés dans un pensionnat de Blancs. Ce déracinement a eu des conséquences désastreuses : perte d'identité, abus d’alcool et de drogues, violence familiale. Aujourd'hui adultes, ils tentent de se libérer en retrouvant leur lien d’appartenance au peuple atikamekw et d'offrir leur guérison en cadeau aux générations futures. Un film émouvant sur un drame trop lourd à porter pour des enfants.
À titre de président de la Commission de vérité et réconciliation, le sénateur Murray Sinclair a joué un rôle essentiel en sensibilisant le monde entier aux atrocités commises sous le régime des pensionnats autochtones du Canada. Le sénateur continue de croire, avec détermination, sagesse et bienveillance, que la compréhension et l’acceptation de vérités souvent difficiles à admettre sur l’histoire passée et actuelle du Canada constituent un jalon incontournable d’une véritable réconciliation entre les peuples autochtones et non autochtones. Alanis Obomsawin partage les propos qu’a tenus le sénateur dans le discours percutant qu’il a prononcé lorsqu’il a reçu le Prix pour la paix mondiale du Mouvement fédéraliste mondial – Canada, y entremêlant les témoignages déchirants d’élèves ayant été emprisonnés dans les pensionnats. L’hommage rendu au sénateur Sinclair nous rappelle l’importance d’honorer la vie et l’héritage des dizaines de milliers d’enfants autochtones qu’on a arrachés à leur foyer et à leur culture, et nous laisse espérer un avenir meilleur.
Cette œuvre de Pierre Perrault, réalisée en collaboration avec René Bonnière, relate la vie des communautés innues d’Unamenshipu (La Romaine) et de Pakuashipi pendant l’été. Filmé par le directeur photo de renom Michel Thomas-d’Hoste, le documentaire rend compte des activités pratiquées, notamment la construction d’un canot traditionnel, la pêche sur la rivière Coucouchou, une procession marquant la fête chrétienne de l’Assomption, ainsi que le départ des enfants vers les pensionnats indiens, un événement présenté ici sans aucun jugement. Livré par une voix masculine anonyme, le commentaire de Perrault met en relief le regard que pose sur ses sujets autochtones une personne de l’extérieur. Le film fait partie de la série Au Pays de Neufve-France, produite par Crawley Films, l’un des premiers grands producteurs canadiens de documentaires.
« De 1960 à 1985, Alexis Joveneau, un missionnaire catholique belge de la congrégation cléricale des Oblats de Marie-Immaculée qui fut le curé des Montagnais de La Romaine (Innus d’Ulamen-Shipit) de 1953 à 1992, a participé à cinq films de l’ONF : Attiuk (1960), Ka Ke Ki Ku (1960), Le goût de la farine (1977), Le pays de la terre sans arbre ou le Mouchouânipi (1980) et La grande allure II (1985).
Depuis novembre 2017, des allégations d’agressions ont été portées contre M. Joveneau par des membres de la communauté de La Romaine pendant les audiences de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. Des enquêtes et articles journalistiques récents ont rapporté d’autres allégations d’agressions sexuelles, d’abus physiques, psychologiques ou financiers ayant fait des dizaines de victimes. Le 29 mars 2018, une demande d'action collective a été déposée contre les Oblats de Marie-Immaculée en Cour Supérieure (du Québec). Le 16 novembre 2021, l’action collective a été autorisée. Les Oblats visés par ces allégations sont entre autres Alexis Joveneau, Omer Provencher, Edmond Brouillard, Raynald Couture et Édouard Meilleur. »
Dans son premier long métrage documentaire, sorti en 1977, Alanis Obomsawin rend hommage à la place centrale des femmes et des mères dans les cultures amérindiennes. Album de témoignages féminins autochtones, le film dépeint ces cultures matriarcales fortes, auxquelles on a tenté d'imposer pendant des siècles des habitudes et coutumes étrangères. Suivant le cycle de la vie des femmes autochtones de la naissance à la vieillesse en passant par l'enfance, la puberté, l'âge adulte et la maturité, il montre comment ces femmes se sont battues pour retrouver un sentiment d'égalité, inculquer la fierté de leur culture à leurs enfants et transmettre leurs histoires aux nouvelles générations.
*Avertissement : Pour un public averti – 16 ans et plus. Surveillance parentale ou visionnage en groupe fortement recommandé. Pour accéder à du soutien en santé, contactez Santé Canada.
Très jeunes, Lyna et Glen sont retirés de leur foyer et placés dans des pensionnats dirigés par le clergé. Au traumatisme de cette expérience s’ajoutent des années de violence dont les conséquences marquent encore leur vie d’adultes. Témoignant de l’incroyable résilience de l’esprit humain, ce long métrage de fiction lève le voile sur le douloureux héritage du système des pensionnats indiens, qu’évoquent avec courage deux enfants soumis bien avant l’heure aux vicissitudes de la vie.
Nos histoires - Ça devait être fait explore le lourd héritage des pensionnats autochtones par l'entremise de deux femmes extraordinaires ayant pris l'étonnante décision de retourner à l'école qui a
si profondément bouleversé leur vie. Ce film intimiste et touchant témoigne de la force et de la dignité dont elles ont fait preuve pour défendre leur cause et changer les choses à leurs propres conditions.
Les droits des enfants des Premières Nations sont au premier rang dans ce documentaire monumental. Dans la foulée d’un procès historique découlant d’une plainte déposée contre le gouvernement fédéral par l’Assemblée des Premières nations et la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, Alanis Obomsawin expose les injustices subies de génération en génération par les enfants des Premières Nations vivant dans des réserves et leur famille. Livrant des témoignages passionnés avec une conviction inébranlable, des intervenants de première ligne des services à l’enfance et des experts, dont Cindy Blackstock, s’engagent dans une bataille juridique qui s’étirera sur une dizaine d’années pour que ces enfants reçoivent le même niveau de soins que les autres enfants canadiens. Cette poursuite contre le Canada rappelle brutalement les disparités qui persistent et l’urgence de rendre justice aux Premières Nations.
Portrait intime de Marie Leo, une Sto:lo adoptée tout bébé par des Líl̓’wats. Quand elle raconte doucement la tendre enfance paisible qu’elle a vécue, on constate que ses liens profonds à la culture, à la terre et à la famille persistent.
Ce court métrage fait parte de la série L’il’wata. Au début des années 1970, au tout début de sa carrière de documentariste, Alanis Obomsawin a visité la nation líl̓’wat, une Première Nation salish de l’intérieur de la Colombie-Britannique, et a créé une série de courts métrages où des Autochtones parlent de la culture, des histoires et du savoir-faire des Lil’wats.
Ce film suit la Commission royale sur les peuples autochtones et entremêle les voix passionnées des Premières Nations, des Inuit et des Métis à l'histoire de leurs relations avec le Canada. La lenteur à régler les revendications territoriales, la réticence à reconnaître l'autonomie gouvernementale, le nombre proportionnellement élevé de détenus autochtones dans les prisons et le placement d'enfants autochtones dans des internats ne sont que quelques-unes des questions abordées.
En 1963, Lena Wandering Spirit se trouve, comme plus de 150000 enfants autochtones, soustraite à sa famille et envoyée au pensionnat. Le court métrage documentaire de Jay Cardinal Villeneuve Retour àHoly Angels retrace de façon percutante l’histoire coloniale du Canada au moyen d’images impressionnistes et du langage fragmentaire d’une enfant. Villeneuve rencontre Lena alors qu’il travaille comme vidéaste à la Commission de vérité et réconciliation. Filmé avec une farouche détermination à révéler le passé, mais aussi à tourner la page, Retour à Holy Angels témoigne de la résilience d’un peuple qui a su trouver des moyens de guérir et de revenir aux sources.
L’histoire commence il y a plus d’un siècle, lorsque la Ville de Winnipeg décrète que l’étendue d’eau entourant le territoire traditionnel anichinabé, aujourd’hui celui de la Première Nation de Shoal Lake 40, sera déviée et utilisée comme principale source d’eau potable de Winnipeg. La communauté, ses lieux de sépulture ancestraux, son environnement et son mode de vie se trouvent à jamais perturbés, et l’accès aux possibilités et aux services essentiels lui est désormais fermé. La question des pensionnats obligatoires et les problèmes d’eau contaminée viennent encore aggraver les désastreuses conséquences de cette mesure. Le dirigeant de la communauté et ancien sapeur de combat Daryl Redsky fait la lumière sur la façon dont les générations successives ont contribué à la planification complexe, à la préservation du patrimoine culturel et à la mobilisation qui ont mené au moment présent et à la construction de la « route de la liberté ».
Pendant les préparatifs de leur pow-wow annuel, les hommes de Shoal Lake 40 racontent l’histoire de la vie dans la communauté selon leur perspective. Lorne Redsky s’emploie à faire fonctionner la station de pompage désuète : l’argent manque pour réparer les systèmes de base et il faut se servir quotidiennement de l’eau embouteillée. Alors que Lorne concentre son énergie sur la tâche monumentale qui consiste à acheminer de l’eau propre jusqu’au lieu du pow-wow, un membre de la communauté du nom de Kavin Redsky prépare sa tenue cérémonielle en vue de la danse, une démarche très personnelle liée à son parcours de guérison. Les deux hommes incarnent ces inestimables richesses que sont la communauté, la culture traditionnelle et la médecine, des cadeaux grâce auxquels la population de Shoal Lake 40 a pu trouver la résilience nécessaire pour continuer le combat pour la « route de la liberté ».
Réalisé dans le cadre de la série Souvenir, ce court métrage de Kent Monkman utilise des archives de l’ONF pour établir des parallèles entre l’anéantissement du bison et les ravages provoqués par le système des pensionnats indiens. Une critique impitoyable de la période coloniale du Canada et de la douleur et de la perte infligées aux peuples autochtones.
Au fil des générations, la souffrance des survivantes et survivants des pensionnats a irradié et entraîné des conséquences sur les familles et les communautés autochtones. Le documentaire éminemment personnel de Jules Arita Koostachin (Ph. D.) WaaPaKe (Demain) dépasse le traumatisme intergénérationnel : il nous invite à défaire les nœuds du silence et à évoluer ensemble vers la liberté et la force collectives.