Dans ce court métrage mélangeant animation, fiction et documentaire, Jeffrey St. Jules reconstruit la dramatique histoire de ses grands-parents et le rude quotidien des camps de bûcherons frontaliers du nord de l’Ontario. Le récit se déroule le long des chemins cahoteux de l’existence sur lesquels sa famille s’est finalement trouvée projetée. Mêlant mythe et réalité, comédie et tragédie, le cinéaste rassemble dans cette œuvre en 3-D les fragments de son histoire personnelle. Il approfondit également le sentiment d’échec et les regrets associés au fait d’être un parent absent en interviewant avec douceur et sensibilité d’autres personnes séparées de leurs enfants. Mais en contrepoint au chagrin, ce film souvent désinvolte communique aussi la joie de vivre du milieu franco-ontarien rural.
Dans ce long métrage documentaire, la scénariste et réalisatrice sélectionnée aux Oscars, Sarah Polley, découvre que la vérité est bien subjective. Jouant les détectives, Polley explore les secrets d'une famille de conteurs. Sur un ton mi-sérieux, elle interroge une série de personnages plus ou moins dignes de foi, obtenant des réponses étonnamment candides, mais combien contradictoires aux mêmes questions. Pendant que chacun relate sa version de la légende familiale, les souvenirs récents se muent en retours nostalgiques ou en questions qui demeurent sans réponse quant à la mère disparue. Film éminemment personnel, Les histoires qu’on raconte brosse un portrait tendre, drôle et émouvant de la grande famille humaine.
Ce court métrage d'animation évoque le pouvoir rédempteur de la nourriture, du vin, de la musique et de l’amour selon la perspective de l’humain moderne. Alors qu’il prépare un autre repas gastronomique à l’intention de sa jeune famille, Chuck reçoit un appel quelque peu effervescent de sa conjointe, lui annonçant qu’elle vient d’inviter un groupe de collègues à la maison pour célébrer une victoire remportée au travail. À mesure qu’avance la soirée, les festivités se mettent à déraper lentement, mais sûrement, jusqu’à ce que tout semble rentrer dans l’ordre comme par enchantement.
Troisième volet d’une trilogie sur les relations entre l’art et le pouvoir, le court métrage d’animation Gloria Victoria se déploie sur les décombres encore fumants de la furie du 20e siècle. Du front russe à la révolution chinoise, de Dresde à Guernica, les grands oiseaux noirs survolent les charniers tandis que les vampires et les faucheuses s’avancent au son d’un boléro tiré de la Symphonie Leningrad de Chostakovitch. Le cinéaste Theodore Ushev s’impose une fois de plus en virtuose du collage et du recyclage, et convoque ici le surréalisme et le cubisme pour orchestrer un éclatant cauchemar pour la paix.
Ce court métrage d’animation propose une vision inédite de la danse au cinéma grâce à son usage de technologies numériques de pointe, dont la capture du mouvement (mocap) et le traitement de particules. Du sol scintillant émerge lentement un amas de particules mouvantes. La forme est bientôt rejointe par plusieurs autres, toutes semblables, qui dansent tels des corps lumineux dans l’espace infini du cosmos. Ces êtres au statut précaire volent en éclats, se font et se défont sans cesse, se transforment et évoluent au rythme de la finale du Sacre du printemps de Stravinski...
Dans ce court métrage d'animation, le réalisateur Chris Landreth (Ryan, Oscar du meilleur court métrage d'animation 2004), utilise une maladresse assez fréquente en société – oublier le nom d’une connaissance – comme point de départ d’une troublante incursion dans les méandres de l’inconscient. Inspiré de la célèbre émission de télé américaine Password, le film présente une « brochette de personnalités » animées, sans compter la mère de Charles et son ancienne gardienne, qui tentent l’impossible pour l’amener à se rappeler ce nom. Charles abdique finalement et s’abandonne à cette malencontreuse situation.
Ce film aborde des thèmes d’abus et de trauma. Pour un public averti.
Meneath : l’île secrète de l’éthique explore les contradictions entre les sept péchés capitaux (luxure, gourmandise, avarice, paresse, colère, orgueil et envie) et les sept enseignements sacrés anichinabés (amour, respect, sagesse, courage, vérité, honnêteté et humilité), telles que les vit une petite Métisse vive et précoce. Son déchirement intérieur nous est révélé sans complaisance grâce à l’animation image par image d’une sombre beauté que signe Terril Calder. Abusée, convaincue d’être souillée et destinée aux enfers, la fillette reçoit des enseignements qui la remplissent de force et de fierté et lui ouvrent une voie vers la guérison. De ce véritable tour de force cinématographique émerge un univers d’une troublante familiarité, mais aussi porteur d’espoir, qui offre une perspective unique sur les angles morts des systèmes coloniaux.
PRIX TV5 de la meilleure œuvre franco-canadienne
Ce court métrage documentaire raconte un épisode dans la vie d’une famille propriétaire d’un magasin général à Pointe-Verte, au Nouveau-Brunswick. Nicole et Flavien, aidé par leurs fils, travaillent 109 heures par semaine. Ils n’arrêtent jamais. Alors que les parents, proches de la retraite, tiennent le fort depuis plus de 30 ans, les enfants rêvent à d’autres lendemains. Le réalisateur, qui a grandi dans l’épicerie familiale, signe la chronique quotidienne de ce lieu de passage, où la vie se conjugue à tous les temps. Multipliant les séquences à la fois cocasses et émouvantes, le film rend hommage à ceux qui se sont toujours dévoués à leur communauté, en assurant une présence rassurante de tous les instants.
Ce film a été produit dans le cadre du concours Tremplin, en collaboration avec Radio-Canada.
Documentaire sur des élèves d'une école secondaire francophone en Ontario. Bon nombre d'entre eux, issus de la francophonie, en sont à leurs premiers balbutiements dans la langue de Shakespeare. En s'attachant aux pas de quelques-uns d'entre eux, la réalisatrice montre la diversité et l'ampleur des défis que ces jeunes venus d'ailleurs ont à relever chaque jour.
S’appliquant à une vaste étendue dans le nord de l’Ontario, le Traité no 9 reflète les interprétations souvent contradictoires des traités conclus entre les Premières Nations et la Couronne. Pour le gouvernement canadien, ce Traité représente l’abdication de la souveraineté autochtone sur les terres visées alors que, pour les descendants des signataires cris, le but original du Traité – le partage des terres et des ressources qu’elles renferment – a été mal compris et non respecté. Aussi instructif que captivant, Ruse ou traité? trace de façon succinte et puissante le portrait d’une communauté qui tente de faire appliquer les droits lui ayant été conférés par traité et de protéger ses terres. Le film lève aussi le voile sur les complexités des traités modernes. Ruse ou traité? a marqué l’histoire en 2014 en tant que premier film d’une cinéaste autochtone à être présenté dans le volet Masters au Festival international du film de Toronto.
Aussi disponible dans le coffret DVD Alanis Obomsawin, un héritage
Le 77e film de l’ONF à être nommé aux Oscars®
Deux navires entrent en collision dans un port. Une explosion souffle une ville. Un marin est catapulté vers le ciel. Les oreilles bourdonnantes, le cœur battant à tout rompre et l’estomac à l’envers, il plane au-dessus du chaos vers l’inconnu. Audacieux mélange de comédie, de suspense et de philosophie, Le matelot volant nous propose une stimulante réflexion sur les mystères et la fragilité de l’existence.
Inspiré d'une chanson d'Émile Benoit puisée dans le répertoire traditionnel francophone de Terre-Neuve, Vive la rose de Bruce Alcock est le récit touchant d'une histoire d'amour tragique entre un pêcheur et une belle femme emportée par la maladie. Le film est aussi un hommage au territoire, à la mer et au mode de vie âpre des gens de la côte, ainsi qu'une spectaculaire performance de cinéma d'animation tourné en pleine nature, dans une cabane construite sur les rochers bordant une petite baie.