Film expérimental, Tocade nous entraîne à l'intérieur même du langage cinématographique; il en démonte les codes, affirmant, par un habile exercice de style, que tout dépend de tout, dans la création artistique comme ailleurs, et que le créateur comme le spectateur se trouvent inévitablement sous le joug d'une manipulation. Conçu à partir d'un tournage réel, ce film propose une esthétique tout à fait particulière grâce aux effets spéciaux obtenus à l'aide de la tireuse optique.
Réalisé en hommage au poète-peintre Henri Michaux décédé en 1985, ce court métrage d'animation s'inspire d'un de ses livres, Mouvements (Gallimard 1951), et propose un rapprochement inhabituel entre une pratique exceptionnelle de l'écriture et de la peinture et l'art de l'animation et du cinéma. Techniques : prises de vues réelles et gravure sur pellicule.
Nobuo Kubota, sculpteur et musicien nous livre ici son one man show fait de notes musicales et de bruits. Les objets les plus hétéroclites, jouets, tuyaux, ballons et sonnettes côtoient saxophone, gong et cymbales, formant un orchestre. Résultat de la démarche d'un musicien accompli vers la découverte de sources sonores inhabituelles, le spectacle de Kubota invite le spectateur à vivre une expérience musicale et cinématographique nouvelle.
Dans ce long métrage documentaire, la scénariste et réalisatrice sélectionnée aux Oscars, Sarah Polley, découvre que la vérité est bien subjective. Jouant les détectives, Polley explore les secrets d'une famille de conteurs. Sur un ton mi-sérieux, elle interroge une série de personnages plus ou moins dignes de foi, obtenant des réponses étonnamment candides, mais combien contradictoires aux mêmes questions. Pendant que chacun relate sa version de la légende familiale, les souvenirs récents se muent en retours nostalgiques ou en questions qui demeurent sans réponse quant à la mère disparue. Film éminemment personnel, Les histoires qu’on raconte brosse un portrait tendre, drôle et émouvant de la grande famille humaine.
Mary Pickford inaugure la galerie des héroïnes du muet. Bien des vedettes du septième art ont défilé sur nos écrans depuis les exploits cinématographiques de Georges Méliès dans son Voyage à la lune que le public de Winnipeg applaudit dès 1904. En 1907, Montréal ouvre le cinéma le plus luxueux d'Amérique: le Ouimetoscope. En 1920, la star à la mode s'appelle Marie Prévost. Avec le cinéma parlant, d'autres actrices et acteurs canadiens s'illustrent: Raymond Massey, Jack Carson, Yvonne de Carlo, Alexis Smith, Norma Shearer. Deanna Durbin connaît une gloire foudroyante en jouant en 1937 dans le célèbre film Qu'elle était verte ma vallée. Après des temps plus difficiles, le cinéma vit maintenant un regain de vitalité et les techniques nouvelles annoncent un avenir encore plus prometteur.
Partir pour ne plus étouffer, quitter le pays natal où quelque chose nous étrangle. L'émigration s'accompagne toujours d'une démarche intérieure. Pour Michel Moreau, c'était aussi une quête. Celle du pays rêvé qu'il a longtemps cherché avant de choisir Montréal en 1960. À l'aide de photos, de bouts de films et de mises en situation, le cinéaste recrée dans une première partie l'atmosphère dans laquelle a baigné son enfance. Il revisite ses lieux familiers, se souvient d'un professeur aimé ou du paysage de ses premiers émois. Puis, à l'aube de sa vie adulte, il est happé par la guerre d'Algérie. Il en fait une évocation bouleversante en filmant le témoignage d'un ami. Puis, il s'enracine au Québec, où il vivra aussi de nouvelles «percées libératrices», décrites dans une seconde partie qui laisse place à la nature, à l'amitié et à l'amour. A-t-il finalement trouvé le pays rêvé? Bien sûr, puisqu'il le portait en lui.
La découverte d’une boîte de bandes magnétiques. L’obsession utopique d’une vie. Les efforts d’une fille pour achever le dernier film de son père. Wintopia retrace l’énigmatique parcours du documentariste de renom Peter Wintonick, vers lequel sa fille Mira braque sa caméra tout en essayant de déchiffrer la carte qu’il a laissée derrière lui. Imprégné d’émotion et de fantaisie, le film nous conduit sur la voie d’univers possibles au fil d’une quête de réconciliation, tant entre l’artiste et sa famille qu’entre les rêves et la réalité.
Long métrage documentaire sur le processus de création artistique de Norman McLaren – un des plus grands cinéastes d’animation canadien – et de ses techniques d’animation particulières. Célébré dans le monde entier, ce grand artiste réussit à faire des films sans caméra et de la musique sans instrument. Les sources de son œuvre nous sont ici révélées par du métrage inédit.
Gilles Carle, ci-devant cinéaste, a cueilli ici quelques-uns des plus beaux fleurons de l'ONF pour nous offrir ce bouquet d'images résumant cinquante ans d'une production cinématographique riche en découvertes. Cette vidéocassette contient aussi Anniversary Vignette, un film d'animation qui rappelle ce qu'a toujours été la vocation de l'ONF.
Film-rétrospective, non. Bien sûr, il y a des extraits des films les plus représentatifs de la production française de l'ONF depuis vingt-cinq ans. Mais il y a bien plus : ce film est une déclaration d'amour. Il y a des clins d'oeil complices, des témoignages étonnants. Du rire et de l'émotion, des problèmes, des joies... bref tout ce que l'on vit dans une vraie histoire d'amour. Un document unique en son genre, pour le plaisir et la mémoire.
Corps fugaces: empreinte est un film stéréoscopique en 3D de 4 minutes qui se penche sur les thèmes de la perte, du souvenir et de la guerre en faisant appel à la danse contemporaine et à l’animation. Réalisé par Marlene Millar, Crystal Pite et Philip Szporer, le film met à l’honneur la chorégraphie de la star canadienne de la danse Crystal Pite et le savoir-faire de l’animateur lauréat Théodore Ushev.
Attention: Bien que le film ait été tourné en 3D, il est seulement disponible en 2D sur le site de l’ONF, en visionnage continu.
Ce court métrage documentaire raconte le passage du cinéaste Jean-Luc Godard à Rouyn-Noranda, en décembre 1968. Quelques mois plus tôt, en mai 1968, la France est secouée par des manifestations populaires et une poignée de cinéastes en colère interrompt le Festival de Cannes. Au Québec, la montée du nationalisme conduit à des affrontements au cours des festivités du 24 juin. C'est dans ce contexte que l'on organise « Les dix jours du cinéma politique » au Cinéma Verdi, à Montréal, qui accueille Jean-Luc Godard, auréolé du succès de ses films À bout de souffle (1959) et Pierrot le fou (1965). Loin de s'en tenir à des rencontres avec ses admirateurs, le cinéaste caresse un projet. Accompagné d’une équipe de cinéastes français et canadiens, il ira à Rouyn-Noranda, où la télévision lui donne carte blanche, et y fera la révolution...
Ce film est issu de la série Libres courts, qui rassemble des premières œuvres courts métrages documentaires.