Ce court métrage documentaire rend hommage au cinéaste Michel Brault, pionnier du cinéma direct et l’un des fondateurs du cinéma québécois. Il met en valeur son œuvre cinématographique avec des moments marquants de sa carrière et des extraits de ses films, tels que Pour la suite du monde, La lutte et Les raquetteurs
D'où vient le cinéma direct? Quels en sont les précurseurs et les oeuvres avant-gardistes? Grâce à l'essor des techniques et à l'esprit aventurier de cinéastes pionniers parmi lesquels Michel Brault occupe une place centrale, une nouvelle façon de faire du cinéma naît à la charnière des années 1950 et 1960. Le film de Denys Desjardins retrace avec pertinence l'histoire d'un mouvement collectif qui a bouleversé les méthodes de production et de tournage dans un Québec en pleine affirmation nationale. Porté par un profond désir de se rapprocher des gens, le cinéma direct s'invente alors au jour le jour en toute liberté. Recueillant les témoignages des Marcel Carrière, Jean-Claude Labrecque, Denys Arcand, Fernand Dansereau et autres, ce document essentiel explore une page marquante dans l'évolution de notre cinématographie.
Pouvait-il savoir qu'il faisait l'histoire, film après film? Cela, dès ses premiers tournages amateurs avec Claude Jutra, en 1947, amitié déterminante pour notre cinématographie. Brault arrive à l'ONF en 1956 et bouscule les habitudes, entre gestes de défiance et désir d'expérimenter. Les raquetteurs (1958) lance un mouvement irréversible. Le Québécois prend la tête de cette révolution du cinéma direct, avec l'Américain Leacock et le Français Rouch lequel découvre en Brault « la caméra qui marche ». Brault amorce avec Pierre Perrault et les habitants de l'Île-aux-Coudres un projet qui les dépassera : Pour la suite du monde (1963). Du cinéma vécu, dans l'action, au plus près des gens – un moment décisif. Mais Brault ne s'assied jamais, explorant toutes les pistes du réel à la fiction. Jusqu'au tout puissant Les ordres (1974) – primé à Cannes –, gravé dans la mémoire collective. Il signe les images des plus grands films d'ici – Mon oncle Antoine, Les bons débarras, Mourir à tue-tête. Que serait le cinéma québécois sans Brault?
Cette entrevue fait partie du projet Une histoire du cinéma - 61 portraits vivants.
Marcel Carrière est sans doute au son ce que Michel Brault est à l'image. Entre 1958 et 1964, l'art et la technique vivent une vraie histoire d'amour. Les artisans transforment les outils du cinéma pour modifier à jamais notre regard sur la réalité. Avec son entêtement inventif, Carrière cherche à parfaire la prise de son synchrone, à délivrer son magnétophone des câbles et de la caméra. La liberté qu'a gagnée le preneur de son, c'est grâce à lui. Il est de presque tous les tournages marquants de cette folle aventure du direct à l'ONF, de l'an zéro avec le film Les raquetteurs (1958) à celui qui récolte les fruits de ces avancées techniques, le chef-d’œuvre Pour la suite du monde (1962). Carrière se lance dans la réalisation. Documentaires et fictions se succèdent, imprégnés d'un humour généreux, d'un ton bienveillant, à son image.
Cette entrevue fait partie du projet Une histoire du cinéma - 61 portraits vivants.
Documentaire sur la traditionnelle chasse à l'orignal, prétexte à fouiller l'âme québécoise. Dans une cabane de Maniwaki, des citadins opèrent leur annuel retour à la nature. Plaisir de se mesurer aux éléments, et de connaître ses limites! Expérience de la mort pour exorciser sa propre mort et renouer avec la chaîne entière de la vie! Mais aussi, esprit de panache, de bravache et de vantardise, et transposition de moeurs sauvages de la meute au sein du groupe d'amis, où on a tôt fait de repérer un souffre-douleur. Une magistrale partie de chasse, une mythologie bien de chez-nous.
La découverte d’une boîte de bandes magnétiques. L’obsession utopique d’une vie. Les efforts d’une fille pour achever le dernier film de son père. Wintopia retrace l’énigmatique parcours du documentariste de renom Peter Wintonick, vers lequel sa fille Mira braque sa caméra tout en essayant de déchiffrer la carte qu’il a laissée derrière lui. Imprégné d’émotion et de fantaisie, le film nous conduit sur la voie d’univers possibles au fil d’une quête de réconciliation, tant entre l’artiste et sa famille qu’entre les rêves et la réalité.
Film-rétrospective, non. Bien sûr, il y a des extraits des films les plus représentatifs de la production française de l'ONF depuis vingt-cinq ans. Mais il y a bien plus : ce film est une déclaration d'amour. Il y a des clins d'oeil complices, des témoignages étonnants. Du rire et de l'émotion, des problèmes, des joies... bref tout ce que l'on vit dans une vraie histoire d'amour. Un document unique en son genre, pour le plaisir et la mémoire.
Femme territoire, Yolande Simard Perrault se voit comme le fruit des bouleversements telluriques qui ont frappé la région de Charlevoix, au Québec, voilà des millions d’années. Solide comme le bouclier canadien, elle est la fille du cratère né de la chute d’une météorite, d’où sa vitalité hors du commun. Le film trace le portrait de cette femme déterminée, à l’image d’un pays qui s’est créé dans la démesure. Grand amour de Pierre Perrault, qui délaissera tout pour vivre à ses côtés, elle sera la complice du cinéaste. Le documentaire témoigne de l’influence de cette rêveuse insatiable et de sa contribution à l’édification de notre mémoire collective. Dans un flot d’images et de mots, Yolande Simard Perrault raconte les splendeurs du paysage et les êtres qui l’ont façonné. Généreuse et infinie, sa quête identitaire nourrit et prolonge encore aujourd’hui l’œuvre de celui qui aura donné un souffle nouveau à notre cinématographie.
Deux rails en perspective, par tous les temps, depuis déjà vingt ans. Entre deux aiguillages, rêver à la Pologne, avaler une tasse de café. À la lumière d'un fanal, cet homme accomplit sa simple besogne : une poignée de sel, un coup de balai. Au petit matin, quand le peuple des travailleurs envahit les tramways, le nettoyeur d'aiguillages, lui, a fini sa journée.
Ce documentaire propose une incursion dans le monde de la lutte professionnelle à Montréal. Les combats, simulés et spectaculaires, se déroulent au Forum de Montréal, mais aussi à l'arrière-scène, lieux où se pratique cet art guerrier. Les caméras attentives aux moindres détails captent les bons et les méchants lutteurs qui s'empoignent, se frappent, rugissent et grimacent, rivalisant d'ingéniosité pour le plus grand plaisir des spectateurs.
Documentaire poétique et ethnographique sur la vie des habitants de l'Isle-aux-Coudres rendue d'abord par une langue, verte et dure, toujours éloquente, puis par la légendaire pêche au marsouin, travail en mer gouverné par la lune et les marées. Un véritable chef-d'oeuvre du cinéma direct. Pierre Perrault, Michel Brault et Marcel Carrière ont fait ce film.
Considéré comme le précurseur du cinéma direct, ce documentaire relate les rites entourant un congrès annuel de raquetteurs à Sherbrooke, à la fin des années 1950. Spontané, il instaure un nouveau rapport au réel et présage de la démarche de la toute nouvelle équipe française de l'ONF.