Marcel Carrière est sans doute au son ce que Michel Brault est à l'image. Entre 1958 et 1964, l'art et la technique vivent une vraie histoire d'amour. Les artisans transforment les outils du cinéma pour modifier à jamais notre regard sur la réalité. Avec son entêtement inventif, Carrière cherche à parfaire la prise de son synchrone, à délivrer son magnétophone des câbles et de la caméra. La liberté qu'a gagnée le preneur de son, c'est grâce à lui. Il est de presque tous les tournages marquants de cette folle aventure du direct à l'ONF, de l'an zéro avec le film Les raquetteurs (1958) à celui qui récolte les fruits de ces avancées techniques, le chef-d’œuvre Pour la suite du monde (1962). Carrière se lance dans la réalisation. Documentaires et fictions se succèdent, imprégnés d'un humour généreux, d'un ton bienveillant, à son image.
Cette entrevue fait partie du projet Une histoire du cinéma - 61 portraits vivants.
Pouvait-il savoir qu'il faisait l'histoire, film après film? Cela, dès ses premiers tournages amateurs avec Claude Jutra, en 1947, amitié déterminante pour notre cinématographie. Brault arrive à l'ONF en 1956 et bouscule les habitudes, entre gestes de défiance et désir d'expérimenter. Les raquetteurs (1958) lance un mouvement irréversible. Le Québécois prend la tête de cette révolution du cinéma direct, avec l'Américain Leacock et le Français Rouch lequel découvre en Brault « la caméra qui marche ». Brault amorce avec Pierre Perrault et les habitants de l'Île-aux-Coudres un projet qui les dépassera : Pour la suite du monde (1963). Du cinéma vécu, dans l'action, au plus près des gens – un moment décisif. Mais Brault ne s'assied jamais, explorant toutes les pistes du réel à la fiction. Jusqu'au tout puissant Les ordres (1974) – primé à Cannes –, gravé dans la mémoire collective. Il signe les images des plus grands films d'ici – Mon oncle Antoine, Les bons débarras, Mourir à tue-tête. Que serait le cinéma québécois sans Brault?
Cette entrevue fait partie du projet Une histoire du cinéma - 61 portraits vivants.
D'où vient le cinéma direct? Quels en sont les précurseurs et les oeuvres avant-gardistes? Grâce à l'essor des techniques et à l'esprit aventurier de cinéastes pionniers parmi lesquels Michel Brault occupe une place centrale, une nouvelle façon de faire du cinéma naît à la charnière des années 1950 et 1960. Le film de Denys Desjardins retrace avec pertinence l'histoire d'un mouvement collectif qui a bouleversé les méthodes de production et de tournage dans un Québec en pleine affirmation nationale. Porté par un profond désir de se rapprocher des gens, le cinéma direct s'invente alors au jour le jour en toute liberté. Recueillant les témoignages des Marcel Carrière, Jean-Claude Labrecque, Denys Arcand, Fernand Dansereau et autres, ce document essentiel explore une page marquante dans l'évolution de notre cinématographie.
Ce court métrage documentaire rend hommage au cinéaste Michel Brault, pionnier du cinéma direct et l’un des fondateurs du cinéma québécois. Il met en valeur son œuvre cinématographique avec des moments marquants de sa carrière et des extraits de ses films, tels que Pour la suite du monde, La lutte et Les raquetteurs
Documentaire sur la traditionnelle chasse à l'orignal, prétexte à fouiller l'âme québécoise. Dans une cabane de Maniwaki, des citadins opèrent leur annuel retour à la nature. Plaisir de se mesurer aux éléments, et de connaître ses limites! Expérience de la mort pour exorciser sa propre mort et renouer avec la chaîne entière de la vie! Mais aussi, esprit de panache, de bravache et de vantardise, et transposition de moeurs sauvages de la meute au sein du groupe d'amis, où on a tôt fait de repérer un souffre-douleur. Une magistrale partie de chasse, une mythologie bien de chez-nous.
Cinéaste un peu par accident, cet historien de formation et de cœur est le plus connu des réalisateurs québécois. Plusieurs fois primé à Cannes, il obtient en 2003 l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Pourtant, Arcand a déjà été novice ! Pour faire un film étudiant, en 1961, l'ONF lui prête l'équipe de rêve : Brault, Groulx, Carrière et Gosselin. Ses nouveaux amis lui trouvent vite du travail à l'ONF. En tournage, le caméraman Bernard Gosselin lui apprend tout du métier. L’école d’Arcand, c'est l'Office. Il voisine même la salle de montage où Pour la suite de monde est en gestation. Le foisonnement ambiant nourrira son œuvre. Film après film, empruntant à la pensée de Machiavel, à la tragédie, au récit biblique, Arcand, l'iconoclaste, ébranle nos certitudes. Toujours plongé dans notre histoire contemporaine sans complaisance..., le sourire en coin.
Cette entrevue fait partie du projet Une histoire du cinéma - 61 portraits vivants.
Ce long métrage de fiction nous emporte dans un tour du Québec peu banal en compagnie de trois touristes américains. Un guide hautement fantaisiste mène le bal dans une atmosphère de bonne humeur. Des incidents baroques, des drôleries, quelques scènes amoureuses, un caméo de Denys Arcand, des sarabandes comiques se bousculent dans cette comédie où l'actualité de l’époque – le film a été tourné dans les années 1960 – joue un rôle de premier plan. Satire sur nous-mêmes et notre société, ce film n'a qu'une ambition: donner la lune aux Québécois dans un monumental éclat de rire.
Fiction fantaisiste sur la chanson « Conception » de Robert Charlebois. L'histoire raconte les déboires d'un jeune homme trop passionné par autre chose que sa « blonde » qui le quittera, évidemment... Il partira à sa poursuite, évidemment...
Pour avoir plus d’informations sur ce film, visitez le Blogue de l'ONF.
Ce long métrage de fiction rocambolesque raconte les péripéties de deux hommes : Paulo, qui attend avec impatience l’arrivée d’Hyang-Sook, une belle Asiatique choisie par catalogue, et son vieil ami Alex qui, coup sur coup, vient de perdre sa femme et sa maîtresse. Alex, coureur de jupon notoire, se retrouve dans un bar et rencontre Laura qui lui avoue d’emblée n'être intéressée que par ses spermatozoïdes...
Documentaire racontant un chapitre significatif de l'histoire du Québec : le développement des régions. Le cinéaste revisite l'héritage du cinéma québécois tourné en Abitibi, marchant dans les traces de Pierre Perrault. Au coeur de la crise économique des années 1930, le gouvernement organise le transport de plus de 80 000 colons pour fonder un pays neuf sur les territoires vierges de l'Abitibi. Toutefois, plusieurs quitteront ces terres durement défrichées, cherchant un meilleur sort à la ville. Mais de génération en génération, la famille Lalancette persiste à construire l'avenir sur sa terre. Denys Desjardins les suit dans leur quotidien.
Long métrage de fiction mettant en vedette Jacques Godin et Luce Guilbeault. Sans emploi ni argent, un homme de 40 ans se retrouve seul à la suite d'une querelle de ménage. Mais aussitôt l'aventure s'amène sous les traits d'une fille qui se jette à son cou et le rend follement amoureux. De belles scènes d'amour et de tendresse sous-tendent les séquences de cette chronique de la vie quotidienne à Montréal.
Documentaire poétique et ethnographique sur la vie des habitants de l'Isle-aux-Coudres rendue d'abord par une langue, verte et dure, toujours éloquente, puis par la légendaire pêche au marsouin, travail en mer gouverné par la lune et les marées. Un véritable chef-d'oeuvre du cinéma direct. Pierre Perrault, Michel Brault et Marcel Carrière ont fait ce film.