Ces dernières années, les Latino-Américains ont été nombreux à préférer l'exil à la répression et à la misère. À Montréal seulement, on en compte présentement quelque 35 000. Ils viennent, pour la plupart, du Salvador, de l'Argentine et du Chili. Mais... qui sont-ils? Que savons-nous de leur vécu, de leur culture? Quels sont leurs problèmes? Comment se sont-ils, sinon intégrés, du moins adaptés à la société québécoise? Quels rêves, quels projets les habitent encore? Comment vivent-ils leur exil? Quelles attentes et quelles images ont-ils de nous? En se portant résolument à l'écoute des émigrés latino-américains, ce documentaire nous invite à les mieux connaître.
Porté par une vision douce-amère du vieillissement et de la solitude en milieu urbain, Samedi, la nuit est un court essai documentaire narré en espagnol par la cinéaste Rosana Matecki. La danse devient prétexte à une exploration intime de la résilience et de la nostalgie à laquelle le paysage sonore immersif et le rythme délicat donnent le ton.
1994 à 1997. Réfugiés respectivement du Guatemala et de la Bosnie, les Élias et les Petrov s'installent à Sherbrooke. Pour les parents comme pour les enfants, une nouvelle vie commence. Une vie marquée par la nostalgie d'un passé révolu et l'incertitude d'un avenir encore inconnu. Avant de chercher du travail, il faut apprendre le français et se familiariser avec la culture du pays d'accueil. Alors que le Québec vit à l'heure du référendum de 1995 et se questionne sur sa propre destinée, ceux qui ont fui leur pays d'origine déchiré par la dictature ou la guerre doivent apprivoiser une réalité qui ravive d'anciennes blessures. Face à toute cette instabilité, les Élias et les Petrov surmonteront-ils leurs craintes ou cèderont-ils à l'appel d'un nouveau départ?
Documentaire personnel sur le statut d’immigrant. Au seuil de la quarantaine, le réalisateur marque un temps d'arrêt pour réfléchir au trajet parcouru depuis son départ du Liban à l'âge de 30 ans. Il reviendra sur les lieux de son enfance, dans le petit village de Abey pour y redécouvrir les maisons de pierre, les mets traditionnels, la voix fascinante de Ferouz, bref, l'âme d'un pays.
1997 à 1999. Après avoir appris le français et s'être familiarisés avec la réalité politique du pays d'accueil, les Élias et les Petrov réalisent que le test pour eux n'est plus seulement culturel, mais économique. Il faut maintenant trouver du travail. Mais comment s'en sortir quand la société d'accueil ne reconnaît pas les compétences et le savoir des nouveaux arrivants, en plus d'entretenir parfois des préjugés à leur égard? Certains reprennent des études. D'autres refont les valises pour émigrer dans la province voisine économiquement plus florissante. Pour ceux qui restent et qui ont déjà tout perdu une fois dans leur vie, l'incertitude et l'angoisse demeurent. Heureusement, il y a la famille, mais aussi la pêche ou la religion pour s'évader et entretenir l'espoir d'un avenir meilleur. Mais pour combien de temps encore?
Long métrage documentaire sur les Habitations Jeanne-Mance. La réalisatrice Isabelle Longtin s’est introduite dans le plus grand HLM du Québec et elle en est revenue avec Le Plan, un film qui dévoile une réalité multiethnique complexe, faite de destins individuels touchants et de mouvements de solidarité. Aux prises avec les tensions de l’immigration et avec les questions de l’intégration culturelle, les habitants du Plan semblent fiers de la bonne entente qui règne entre eux.
1999 à 2000. Après avoir apprivoisé le pays d'accueil qui refuse toujours de reconnaître leurs compétences professionnelles, les Élias et les Petrov ont néanmoins franchi une nouvelle étape symbolique vers l'intégration. Ils sont maintenant citoyens canadiens. Les études ont porté fruit et ouvrent de nouveaux horizons. Un emploi sur le marché du travail redonne enfin un sens à la vie. Malgré les vacances au Guatemala et en Bosnie, la perte du pays d'origine reste toutefois douloureuse, surtout pour les parents. Et bientôt, l'actualité internationale réveille de vieux démons endormis. Comment vivre la guerre du Kosovo à distance quand le pays d'accueil bombarde la terre des ancêtres? Comment concilier harmonieusement une double appartenance qui fait partie de la condition de l'immigrant? Et s'il suffisait de bâtir des ponts entre les cultures et les peuples...
2000 à 2001. Pendant 6 ans, les Élias et les Petrov ont tout fait pour comprendre l'âme de leur pays d'accueil et accéder à l'indépendance économique. Ils sont désormais citoyens canadiens. Mais le pays qui les a vu naître demeure inscrit en eux. Il suffit d'un retour aux sources pour que les uns et les autres renouent avec un passé à la fois rassurant et douloureux. Il y a, bien sûr, les retrouvailles avec la famille et les amis, mais il faut aussi se confronter à la réalité d'un pays encore meurtri par les années de guerre ou de dictature. C'est aussi pour les parents l'occasion de transmettre aux enfants la fierté de leurs origines, même si l'écart se creuse entre les deux générations. Revenues au Québec, les deux familles emménagent dans la maison qu'elles viennent d'acheter. Est-ce là le signe d'un enracinement en profondeur? Seul l'avenir nous le dira vraiment.
Ils arrivent seuls et traumatisés dans un pays qui leur est complètement étranger. Étonnamment, certaines provinces, dont l’Ontario, ne disposent d’aucun système gouvernemental de prise en charge des réfugiés mineurs non accompagnés. Le documentaire Les enfants de tout le monde dépeint de façon éloquente une année dans la vie de deux de ces jeunes réfugiés, Joyce et Sallieu. De prime abord, ils ressemblent à tous les autres adolescents, mais l’introverti Sallieu a quitté la Sierra Leone déchirée par la guerre après avoir vu sa mère se faire assassiner tandis que Joyce, une pétillante jeune fille, a fui la République démocratique du Congo pour échapper à la vie de prostitution à laquelle la destinait sa famille. Ces deux jeunes se construisent courageusement une nouvelle vie à Toronto et nous parlent ouvertement tant de la perte d’êtres chers que de ce qu’ils souhaitent s’acheter au centre commercial. Tandis qu’ils tentent de trouver leur équilibre devant les pressions d’être des adolescents normaux tout en étant engagés dans le processus de demande d’asile, ce sont les conseils et le soutien d’une poignée de gens qui font une réelle différence dans le quotidien de ces enfants. Des enfants qui en fin de compte sont les nôtres à tous, comme le démontre avec éloquence la réalisatrice Monika Delmos.
Ce film jette un regard sur la communauté portugaise de quelque 30 000 personnes établie à Montréal, plus particulièrement la famille de Manuel Borges arrivée au Québec en 1967. Il expose ainsi, avec nuance et sensibilité, les problèmes qu'entraîne la condition d'immigrant et montre comment on apprend à vivre dans un pays qu'on veut faire sien.
Dans Il n'y a pas d'oubli, composé de trois volets réalisés chacun par un jeune cinéaste chilien contraint de fuir son pays, il est question de la difficile condition d'exilés dans un contexte politico-social déterminé, en l'occurrence, le Québec. Le premier volet, intitulé J'explique certaines choses, est en espagnol avec sous-titres en français, nous montre plus précisément le mode de vie d'un groupe de Chiliens. Dans Lentement, qui forme le deuxième volet, nous est posé, par le biais de Lucia, jeune exilée chilienne, le problème de l'intégration à un nouveau milieu social. Enfin Jours de fer (Steel Blues), troisième et seul volet disponible en anglais, est un cruel rappel de la dure condition de l'homme déraciné qui doit à tout prix trouver du travail pour assurer sa survivance.
Ce long métrage documentaire propose la mémoire en remède à l'oubli. Car le temps presse. Une génération de jeunes Chiliens a grandi dans l'ignorance des faits entourant le coup d'État du 11 septembre 1973. Ce jour-là, le gouvernement socialiste démocratiquement élu de Salvador Allende est renversé par le général Pinochet. Ce jour-là, Juan devait se marier. Il a failli mourir en combattant les troupes du dictateur. En sa compagnie, Patricio Guzman retourne pour la première fois au Chili, 23 ans plus tard. Dans ses bagages, il apporte La bataille du Chili. À l'époque, le film avait fait le tour du monde, mais il reste interdit au Chili. Discrètement, le cinéaste le montre aux siens, le fait découvrir aux jeunes. Après la projection, une petite assemblée d'étudiants est en état de choc. Leur soif de vérité est inextinguible. Ils se sentent investis d'un devoir historique. Ce sont eux qui feront le Chili de demain.
Âge 14 à 17 ans
Diversité - Diversité dans les communautés
Géographie - Géographie humaine
Histoire et éducation à la citoyenneté - La société québécoise depuis 1980
Ce film se prête d’une part à une étude de la géographie et de l’histoire sociopolitique de l’Amérique latine, et d’autre part à l’intégration de la communauté latino-américaine au Québec.