Porté par une vision douce-amère du vieillissement et de la solitude en milieu urbain, Samedi, la nuit est un court essai documentaire narré en espagnol par la cinéaste Rosana Matecki. La danse devient prétexte à une exploration intime de la résilience et de la nostalgie à laquelle le paysage sonore immersif et le rythme délicat donnent le ton.
Ces dernières années, les Latino-Américains ont été nombreux à préférer l'exil à la répression et à la misère. À Montréal seulement, on en compte présentement quelque 35 000. Ils viennent, pour la plupart, du Salvador, de l'Argentine et du Chili. Mais... qui sont-ils? Que savons-nous de leur vécu, de leur culture? Quels sont leurs problèmes? Comment se sont-ils, sinon intégrés, du moins adaptés à la société québécoise? Quels rêves, quels projets les habitent encore? Comment vivent-ils leur exil? Quelles attentes et quelles images ont-ils de nous? En se portant résolument à l'écoute des émigrés latino-américains, ce documentaire nous invite à les mieux connaître.
Long métrage documentaire sur les Habitations Jeanne-Mance. La réalisatrice Isabelle Longtin s’est introduite dans le plus grand HLM du Québec et elle en est revenue avec Le Plan, un film qui dévoile une réalité multiethnique complexe, faite de destins individuels touchants et de mouvements de solidarité. Aux prises avec les tensions de l’immigration et avec les questions de l’intégration culturelle, les habitants du Plan semblent fiers de la bonne entente qui règne entre eux.
Empruntant la fluidité d'une chorégraphie, ce court métrage documentaire nous présente Sylvie Mazerolle, une jeune femme pour qui danser est un besoin essentiel. La sensibilité du personnage crève l'écran. À travers sa démarche, le film dresse aussi un état des lieux de la danse en Acadie. Actuellement établie à Vancouver, la jeune danseuse éprouve la nostalgie de son Acadie natale et cherche un projet qui l'en rapprocherait. Mais où qu'elle soit, elle continue de vivre sa passion, car son pays est la danse.
Ce film a été produit dans le cadre du concours Tremplin, en collaboration avec Radio-Canada.
2000 à 2001. Pendant 6 ans, les Élias et les Petrov ont tout fait pour comprendre l'âme de leur pays d'accueil et accéder à l'indépendance économique. Ils sont désormais citoyens canadiens. Mais le pays qui les a vu naître demeure inscrit en eux. Il suffit d'un retour aux sources pour que les uns et les autres renouent avec un passé à la fois rassurant et douloureux. Il y a, bien sûr, les retrouvailles avec la famille et les amis, mais il faut aussi se confronter à la réalité d'un pays encore meurtri par les années de guerre ou de dictature. C'est aussi pour les parents l'occasion de transmettre aux enfants la fierté de leurs origines, même si l'écart se creuse entre les deux générations. Revenues au Québec, les deux familles emménagent dans la maison qu'elles viennent d'acheter. Est-ce là le signe d'un enracinement en profondeur? Seul l'avenir nous le dira vraiment.
1994 à 1997. Réfugiés respectivement du Guatemala et de la Bosnie, les Élias et les Petrov s'installent à Sherbrooke. Pour les parents comme pour les enfants, une nouvelle vie commence. Une vie marquée par la nostalgie d'un passé révolu et l'incertitude d'un avenir encore inconnu. Avant de chercher du travail, il faut apprendre le français et se familiariser avec la culture du pays d'accueil. Alors que le Québec vit à l'heure du référendum de 1995 et se questionne sur sa propre destinée, ceux qui ont fui leur pays d'origine déchiré par la dictature ou la guerre doivent apprivoiser une réalité qui ravive d'anciennes blessures. Face à toute cette instabilité, les Élias et les Petrov surmonteront-ils leurs craintes ou cèderont-ils à l'appel d'un nouveau départ?
1997 à 1999. Après avoir appris le français et s'être familiarisés avec la réalité politique du pays d'accueil, les Élias et les Petrov réalisent que le test pour eux n'est plus seulement culturel, mais économique. Il faut maintenant trouver du travail. Mais comment s'en sortir quand la société d'accueil ne reconnaît pas les compétences et le savoir des nouveaux arrivants, en plus d'entretenir parfois des préjugés à leur égard? Certains reprennent des études. D'autres refont les valises pour émigrer dans la province voisine économiquement plus florissante. Pour ceux qui restent et qui ont déjà tout perdu une fois dans leur vie, l'incertitude et l'angoisse demeurent. Heureusement, il y a la famille, mais aussi la pêche ou la religion pour s'évader et entretenir l'espoir d'un avenir meilleur. Mais pour combien de temps encore?
1999 à 2000. Après avoir apprivoisé le pays d'accueil qui refuse toujours de reconnaître leurs compétences professionnelles, les Élias et les Petrov ont néanmoins franchi une nouvelle étape symbolique vers l'intégration. Ils sont maintenant citoyens canadiens. Les études ont porté fruit et ouvrent de nouveaux horizons. Un emploi sur le marché du travail redonne enfin un sens à la vie. Malgré les vacances au Guatemala et en Bosnie, la perte du pays d'origine reste toutefois douloureuse, surtout pour les parents. Et bientôt, l'actualité internationale réveille de vieux démons endormis. Comment vivre la guerre du Kosovo à distance quand le pays d'accueil bombarde la terre des ancêtres? Comment concilier harmonieusement une double appartenance qui fait partie de la condition de l'immigrant? Et s'il suffisait de bâtir des ponts entre les cultures et les peuples...
Ils arrivent seuls et traumatisés dans un pays qui leur est complètement étranger. Étonnamment, certaines provinces, dont l’Ontario, ne disposent d’aucun système gouvernemental de prise en charge des réfugiés mineurs non accompagnés. Le documentaire Les enfants de tout le monde dépeint de façon éloquente une année dans la vie de deux de ces jeunes réfugiés, Joyce et Sallieu. De prime abord, ils ressemblent à tous les autres adolescents, mais l’introverti Sallieu a quitté la Sierra Leone déchirée par la guerre après avoir vu sa mère se faire assassiner tandis que Joyce, une pétillante jeune fille, a fui la République démocratique du Congo pour échapper à la vie de prostitution à laquelle la destinait sa famille. Ces deux jeunes se construisent courageusement une nouvelle vie à Toronto et nous parlent ouvertement tant de la perte d’êtres chers que de ce qu’ils souhaitent s’acheter au centre commercial. Tandis qu’ils tentent de trouver leur équilibre devant les pressions d’être des adolescents normaux tout en étant engagés dans le processus de demande d’asile, ce sont les conseils et le soutien d’une poignée de gens qui font une réelle différence dans le quotidien de ces enfants. Des enfants qui en fin de compte sont les nôtres à tous, comme le démontre avec éloquence la réalisatrice Monika Delmos.
Dans une salle communautaire de Rouyn-Noranda, 30 individus sont rassemblés le temps d’un cours d’initiation à la danse en ligne : des vingtenaires ou trentenaires sont jumelés à des personnes âgées tandis que Lorraine Camirand, l’attachante et dynamique animatrice, leur crie les pas de danse à suivre. Signé Gabrielle Cornellier, Orteils talons orteils talons est un amusant rapprochement intergénérationnel qui emploie la danse comme prétexte pour faire des rencontres, rire et côtoyer d’autres membres de la communauté.
Dans ce très court film d’animation impressionniste réalisé en crayon sur papier, la cinéaste Lise-Hélène Larin raconte la métamorphose d’une carte géographique du Canada en des silhouettes incarnant les différentes provinces et territoires du pays. D’un petit pas de danse, ces formes humaines découvrent des richesses naturelles qu’elles se partagent au rythme d’une ronde.
Documentaire personnel sur le statut d’immigrant. Au seuil de la quarantaine, le réalisateur marque un temps d'arrêt pour réfléchir au trajet parcouru depuis son départ du Liban à l'âge de 30 ans. Il reviendra sur les lieux de son enfance, dans le petit village de Abey pour y redécouvrir les maisons de pierre, les mets traditionnels, la voix fascinante de Ferouz, bref, l'âme d'un pays.