Ce court métrage documentaire expérimental s’intéresse à des individus souffrant d’hypersensibilité électromagnétique, qui se sont réfugiés autour de l’observatoire de Green Bank, dans le « National Radio Quiet Zone » (zone nationale de silence radio). Connus notamment pour leur travail au sein du groupe musical Godspeed You! Black Emperor, David Bryant et Karl Lemieux signent une œuvre sensorielle percutante.
Mamori nous fait pénétrer dans un espace tressé de franges d’ombres et de lumières, de noir et de blanc, déliant une matière aqueuse, jouant avec les sources sonores et la texture de la pellicule 16 mm. Les images et les sons qui constituent la matière brute de ce film ont été captés par le cinéaste Karl Lemieux et le musicien d'avant-garde, spécialiste du « field recordings », Francisco López, à l’occasion d'un séjour dans la forêt amazonienne. Mêlant technique artisanale sur pellicule et technologie numérique, Mamori oscille entre enregistrement et réanimation, transmutant la matérialité brute du son et des images en une expérience sensorielle extrême, à la frontière du visible, de la figuration et de l'abstraction. Seules certaines infiltrations de la composition sonore ramènent notre imaginaire vers la forêt tropicale et ce lieu lointain de l’Amazonie qu’est Mamori.
Dans ce court métrage d'animation, une apparition se révèle à travers la pellicule et transmet des vestiges d’une origine oubliée. Les spectateurs ont-ils bien interprété ses signes ou le message a-t-il été mal entendu? Inspiré par le son trouvé captant la découverte, par deux personnes, d’un mystérieux événement céleste.
Ce film a été produit dans le cadre du Hothouse 11, stage de formation offert aux cinéastes de la relève par le Studio d’animation de Montréal.
New York, 1905. L’inventeur visionnaire Nikola Tesla fait un ultime appel à J.P. Morgan, son mécène de jadis… Inspiré de faits réels, ce court métrage électrisant est une spectaculaire explosion audiovisuelle puisant son énergie autant dans le documentaire animé que dans les références au cinéma d’avant-garde.
Winnipeg, 1939 : Nihad Ademi, un immigrant bosniaque devenu « maire de nuit » de la ville, charge sa famille de capter les ondes multicolores de l’aurore boréale et utilise l’énergie ainsi obtenue pour diffuser, d’un océan à l’autre, des images du pays d’adoption qu’il adore à ses concitoyens en mal d’identité. Ce truc miraculeux irrite le gouvernement, qui organise un raid au laboratoire de Nihad pour empêcher la diffusion d’images patriotiques échappant à son contrôle.
Troisième volet d’une trilogie sur les relations entre l’art et le pouvoir, le court métrage d’animation Gloria Victoria se déploie sur les décombres encore fumants de la furie du 20e siècle. Du front russe à la révolution chinoise, de Dresde à Guernica, les grands oiseaux noirs survolent les charniers tandis que les vampires et les faucheuses s’avancent au son d’un boléro tiré de la Symphonie Leningrad de Chostakovitch. Le cinéaste Theodore Ushev s’impose une fois de plus en virtuose du collage et du recyclage, et convoque ici le surréalisme et le cubisme pour orchestrer un éclatant cauchemar pour la paix.
Court métrage d’animation de Norman McLaren et de René Jodoin. Dans une sorte de jeu de mouvement, ils font virevolter des sphères blanches dans un ciel coloré en mouvance. Ces sphères s’alignent, se groupent et se multiplient, entrant parfois en collision l’une contre l’autre. Au piano, Glenn Gould exécute des extraits du « Clavecin bien tempéré » de Bach et donne au film son rythme et l'allure qui le caractérise.
Combinant des méthodes artisanales aux technologies numériques et analogiques, Sans objets transfigure les formes d’expression : la photographie y devient gravures et le son, mouvement. Ode au toucher où le geste est magnifié et où l’image s’entend, le film est une méditation à la fois tonifiante et contemplative sur la tactilité.
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Réalisé en hommage au poète-peintre Henri Michaux décédé en 1985, ce court métrage d'animation s'inspire d'un de ses livres, Mouvements (Gallimard 1951), et propose un rapprochement inhabituel entre une pratique exceptionnelle de l'écriture et de la peinture et l'art de l'animation et du cinéma. Techniques : prises de vues réelles et gravure sur pellicule.
Annonçant la fin du papier, ce court métrage d'animation expérimental aborde sur un mode abstrait plusieurs grandes questions, de la dématérialisation numérique au recyclage. Pour créer ce tableau en mouvement, Theodore Ushev s’est attaqué au catalogue d’un festival de films d’animation, enflammant les pages du livre à grands coups de pinceaux.
Avec ce court métrage d’animation, le Canadien d’origine bulgare Theodore Ushev signe, à même son sang, un pamphlet politique virulent, brutal et dérangeant, qu’il narre lui-même d’une voix grave. Un peu partout sur la planète, le sang d’idéalistes révolutionnaires coule pour dénoncer des injustices. Le sang est pourtant le symbole même de la vie. À quoi bon se battre pour des idéaux, aussi nobles soient-ils, si au bout du compte il faut y laisser sa vie? La rébellion et l’insurrection sont-elles des gestes égoïstes ou des leçons d’altruisme pur? Ces questions complexes et cruciales alimentent les réflexions du cinéaste. Poétique et philosophique, son entreprise demeure lucide, mais fondamentalement désabusée et cynique. Le spectateur revient de cette danse des symboles ébranlé et discrètement transformé.
Court métrage d'animation audacieux conçu au début de l’ère numérique. Une œuvre moderne au goût du jour. Une expérience visuelle qui couronne le caractère novateur de l'œuvre de René Jodoin, compagnon de la première heure de Norman McLaren et fondateur du studio français d'animation. Mise en garde : ce film peut poser un risque pour les personnes souffrant d’épilepsie.