Documentaire qui fait revivre la légende entourant la rivière Nahanni, laquelle veut que tous les hommes qui ont tenté de lui arracher son secret y aient laissé leur vie. Comme les fameux frères McLeod, en 1908. Mais on a retrouvé, près des ossements des deux frères, leur « testament »: un billet affirmant qu'ils avaient repéré une mine d'or. Malgré sept échecs, Albert Faille, soixante-treize ans, persiste à croire à la présence de riches filons. Une fois de plus, il tente de résoudre l'énigme.
Ce court film éblouissant est un classique méconnu du cinéma canadien. Le décor hostile et majestueux des Territoires du Nord-Ouest, rendu avec la charge affective du 35 mm couleur du début des années 1960, s’accorde à la démesure du personnage. Malgré son âge avancé, Albert Faille affronte pour la huitième fois la puissance et l’isolement de la rivière Nahanni, habité par la légende d’un riche filon d’or. Loin de la démarche du cinéma-direct qui éclot au même moment à l’ONF, ce film est l’un des plus beaux exemples d’une autre tendance qui animait alors quelques excellents cinéastes au Canada anglais : des portraits de personnages singuliers, dans une forme à la limite de la mise en scène, avec narration aux accents épiques et musique dramatique. L’homme ne dit pas un mot, mais devient un mythe à l’écran, figure de la légendaire fièvre de l’or, emblème de l’Homme affrontant les forces de la nature. La rivière Nahanni fut protégée en 1972 par Pierre-Elliott Trudeau, qui créa un parc national pour la soustraire à un projet hydroélectrique.
Nicolas Renaud
De la sélection : Identités et territoires
Les évaluations professionnelles et les guides pédagogiques sont réservés aux abonnés CAMPUS.
Des fonctionnalités conçues spécialement pour les profs! En savoir plus
Déjà abonné? Connectez-vous
La Nahanni, Donald Wilder, offert par l'Office national du film du Canada
Tous les commentaires