Au beau milieu d’une grave crise du logement qui fait les manchettes internationales en 2011, le gouvernement fédéral impose la mise en tutelle de la Première Nation d’Attawapiskat. La chef de la Première Nation dépose aussitôt une demande d’audience en cour fédérale, alléguant que la nomination d’une tierce partie pour gérer la communauté est déraisonnable, contraire à la loi et préjudiciable aux membres de la communauté. Dans ce supplément à son long métrage Le peuple de la rivière Kattawapiskak, Alanis Obomsawin documente la remarquable révision judiciaire qui suit en avril 2012.
Ce long métrage documentaire pose un regard fascinant sur le rôle crucial que les peuples autochtones ont joué dans le façonnement de la Constitution canadienne. En 1984, la Conférence fédérale-provinciale des premiers ministres sur les questions constitutionnelles intéressant les Autochtones, un processus tumultueux et déchirant, a opposé le premier ministre Pierre Elliot Trudeau et les premiers ministres des provinces – qui ont refusé d'enchâsser les droits inhérents des Autochtones à l'autonomie gouvernementale dans la Constitution – aux dirigeants autochtones, inuits et métis, qui eux ne voulaient pas renoncer à cette occasion historique de consacrer leurs droits.
Dans un échange resté tristement célèbre, Bill Wilson, avocat et négociateur en chef kwakwaka'wakwakw, déclare qu'il a deux enfants qui veulent devenir avocats et tous deux premier ministre. Quand il précise qu'il s'agit de filles autochtones, le public masculin éclate de rire et Trudeau répond : « Dites-leur que je vais rester jusqu'à ce qu'elles soient prêtes. » Quelque 30 ans plus tard, la fille de Bill Wilson, Jody Wilson-Raybould, est devenue la première ministre autochtone de la Justice et procureure générale du Canada dans le gouvernement de son fils, Justin Trudeau. La conférence était la dernière réunion constitutionnelle de Pierre Elliott Trudeau avant sa démission, et le processus a été confié à son successeur, Brian Mulroney.
Court métrage issu du Wapikoni mobile : le réalisateur Kevin Papatie réalise ce film très sobre sur la perte de la langue algonquine. Ce film sera choisi par la productrice Denise Robert et gonflé en 35 pour accompagner L’âge des ténèbres de Denys Arcand dans 85 salles du Québec.
Ce long métrage documentaire traite de la dernière Conférence constitutionnelle sur les droits des autochtones qui s'est tenue en mars 1987. À la lumière des trois premières conférences qui se sont déroulées en 1983, 1984 et 1985 et qui forment le contenu de L'art de tourner en rond - 1re partie, nous constatons que les revendications sont les mêmes. Encore une fois, dirait-on, elles recueillent les mêmes oppositions. Au-delà du droit des autochtones à l'autonomie, ce sont les bases mêmes de la moralité politique qui sont ici remises en cause.
Long métrage documentaire sur la petite communauté autochtone d'Esgenoopetitj, ou Burnt Church, au Nouveau-Brunswick, à qui le gouvernement canadien semble avoir déclaré la guerre à l’été 2000. Comment expliquer cette attaque? Pourquoi des officiers du gouvernement canadien ont-ils recours à un tel comportement envers des citoyens qui exercent un droit reconnu par le plus haut tribunal du pays?
Ce documentaire raconte le pillage des ressources tel que vécu par les Innus de la Côte-Nord. Ils réclament la reconnaissance de leur droit inhérent à l'autonomie politique et administrative, soutenus par l'anthropologue Rémi Savard, qui expose ses thèses historiques et juridiques.
Ce documentaire suit des Innus de la Côte-Nord dans la reconquête juridique de leurs rivières à saumon face aux clubs privés et pourvoiries. Nous les suivons, de portage en portage, sur la magnifique rivière Natashquan, jusqu'à un endroit sacré au pied d'une chute, où il reconstituent des moments importants de la vie d'antan à l'intérieur des terres.
Les 11 et 20 juin 1981, la Sûreté du Québec mène des rafles dans la réserve de Restigouche, en Gaspésie. En cause : les droits ancestraux de pêche au saumon des Micmacs. Les restrictions que le gouvernement québécois tente d'imposer sur cette pêche, source d'alimentation et de revenus pour les Micmacs, ont soulevé colère et consternation. Lancé en 1984, ce compte rendu coup de poing de l'intervention policière a fait connaître Alanis Obomsawin à l'international. Le film comprend un échange mémorable entre le ministre des Pêches, Lucien Lessard, qui a ordonné les rafles, et la réalisatrice. Des décennies plus tard, Jeff Barnaby, réalisateur de Rimes pour jeunes goules, citera ce film comme source d'inspiration. « Pour moi, ce documentaire a cristallisé l'idée que les films peuvent être une forme de contestation sociale... Tout a commencé là, avec ce film. »
Vers 1967, le gouvernement fédéral fit construire à Pelly Bay des maisons familiales, une école primaire, une infirmerie et une piste d'atterrissage. En retraçant les activités d'une famille de ce village sis à 240 kilomètres au nord du cercle arctique, ce long métrage documentaire permet aux spectateurs de former leur propre opinion sur l'Inuit et cette vie moderne à laquelle il vient d'être associé.
Kahentiiosta était à Kanehsatake, du début à la fin de la crise. Le film décrit ce qu'elle y a vécu, puis surtout sa comparution au tribunal parce que le Procureur général n'acceptait pas son nom mohawk et enfin sa vie et celle d'autres «warriors» au camp militaire de Farnham.
En juillet 1990, un litige autour d'un terrain de golf qui serait construit sur des terres kanien'kéhaka (mohawks) à Oka ouvrait la voie à une confrontation historique qui ferait les manchettes internationales et s'imprimerait dans la conscience collective du pays. La réalisatrice Alanis Obomsawin – tantôt avec une petit équipe, tantôt seule – a passé 78 jours derrière les barricades kanien'kéhaka pour filmer l'affrontement armé entre les manifestants, la Sûreté du Québec et l'armée canadienne. Sorti en 1993, ce documentaire phare a été vu dans le monde entier, remportant plus d'une douzaine de prix internationaux et entrant dans l'histoire du Festival international du film de Toronto, où il est devenu le premier documentaire à remporter le prix du meilleur long métrage canadien. Jesse Wente, directeur du Bureau des productions audiovisuelles autochtones, en parle comme d'un « moment charnière dans l'histoire du cinéma des Premiers Peuples ».
Six mois après les événements décrits dans son documentaire intitulé Le peuple de la rivière Kattawapiskak, Alanis Obomsawin revient dans la communauté crie d’Attawapiskat, dans le nord de l’Ontario, où la crise du logement avait fait les manchettes internationales en 2011. Même si l’indignation publique a donné lieu à un soulagement à court terme pour les plus démunis, la cinéaste révèle que la crise persiste au sein de la Première Nation isolée. Les habitations envoyées dans la communauté ne conviennent pas aux rudes hivers; l’entassement et l’itinérance demeurent des réalités quotidiennes. Malgré leurs épreuves, les résidents d’Attawapiskat ne perdent pas courage, unis par l’amour et la conviction d’accéder un jour à un meilleur avenir.
Ce film suit la Commission royale sur les peuples autochtones et entremêle les voix passionnées des Premières Nations, des Inuit et des Métis à l'histoire de leurs relations avec le Canada. La lenteur à régler les revendications territoriales, la réticence à reconnaître l'autonomie gouvernementale, le nombre proportionnellement élevé de détenus autochtones dans les prisons et le placement d'enfants autochtones dans des internats ne sont que quelques-unes des questions abordées.
Les membres de la Première Nation d'Attawapiskat, une communauté crie du nord de l'Ontario, ont été poussés sous les feux des projecteurs en 2012 lorsque le dénuement de la vie dans leur réserve est devenu un sujet de débat national. Dans ce documentaire, la réalisatrice abénaquise Alanis Obomsawin capte discrètement les histoires de cette communauté, mettant en lumière un passé de dépossession et d'indifférence de la part des pouvoirs officiels. « L'objectif principal d'Alanis Obomsawin est de nous faire voir les gens d'Attawapiskat différemment, a écrit Robert Everett-Green dans The Globe & Mail. En fin de compte, l'accent n'est pas tant sur les images que sur l'écoute – la première étape pour changer la conversation ou la rendre possible. » Gagnant du prix Donald-Brittain 2013 du meilleur documentaire social/politique, il fait partie d'un cycle de films que la cinéaste a réalisés sur le bien-être et les droits des enfants.
Documentaire sur les débats entourant le complexe hydroélectrique de La Grande Rivière, vingt ans après la signature de la Convention de la baie James et du Nord québécois. Tandis que les uns célèbrent les succès du génie québécois, les autres crient à l'apocalypse et au génocide. Une lutte hautement médiatisée qui a pour enjeu le contrôle de la Radissonie.
Ce court documentaire de 1969 est l'une des œuvres les plus influentes et les plus diffusées à être issues de l'Indian Film Crew (IFC), première équipe de production entièrement autochtone de l'ONF. Il relate la manifestation, en 1969, des Kanien'kéhaka (Mohawks) d'Akwesasne, un territoire qui chevauche la frontière canado-américaine. Lorsque les autorités canadiennes décident de leur imposer des taxes sur leurs achats effectués aux États-Unis – contrairement à ce qui avait été établi par le traité Jay de 1794 –, les manifestants de Kanien'kéhaka bloquent le pont international entre l'Ontario et l'État de New York. Le réalisateur, Michael Kanentakeron Mitchell, est plus tard devenu le grand chef d'Akwesasne. En 2017, le film sera officiellement reconnu comme son œuvre. Vous êtes en terre indienne a été montré à travers le continent, aidant à mobiliser une nouvelle vague de militants autochtones. Il a notamment été projeté durant l'occupation d'Alcatraz, en 1970.