Complètement isolé de ses proches durant le confinement pandémique, un rabbin tétraplégique résidant dans un établissement de soins de longue durée est filmé à distance par sa fille. Offrant de puissantes méditations sur l’amour et l’espoir, Peaufiner l’art de languir nous montre ce que signifie le fait d’être en vie dans un état d’isolement profond.
Une jeune mère à qui l’on vient de diagnostiquer un trouble de la personnalité limite écrit à sa fille une lettre sur le cheminement collectif qu’amorce sa famille vers l’acceptation.
Avec sincérité, humour et courage, un groupe de Canadiennes d’origine africaine brisent les tabous culturels sur la sexualité féminine et revendiquent le droit de se réapproprier leurs corps. Mêlant son parcours personnel aux récits intimes de plusieurs de ses amies aussi lumineuses qu’attachantes, la coréalisatrice explore le phénomène de l’excision et le chemin vers la guérison individuelle et collective, en Afrique comme au Canada.
Au-delà de leur nom qui fait peur, les croque-morts sont des philosophes attachants, de fins observateurs de la vie. On ne connaît d’eux que leurs visages graves, mais, loin des enterrements et face à la caméra, ils se révèlent d’une étonnante sensibilité. Leur amour de la vie et des vivants, leur humour noir et leur réconfortante sagesse sont les meilleurs remèdes contre le mal de vivre.
Lorsque la pandémie mondiale atteint l’archipel Arctique, la cinéaste inuite Carol Kunnuk se penche sur la façon dont sa famille et sa communauté composent avec l’imposition de protocoles inhabituels. Vivante et ciblée, la bande sonore du film juxtapose aux extraits d’émissions de radio locales diffusant des consignes sanitaires en inuktitut et en anglais les douces sonorités d’enfants absorbés par leurs jeux. Ce documentaire présente un compte rendu riche, détaillé et empreint de tendresse d’une période de perturbation et d’adaptation.
Porté par une vision douce-amère du vieillissement et de la solitude en milieu urbain, Samedi, la nuit est un court essai documentaire narré en espagnol par la cinéaste Rosana Matecki. La danse devient prétexte à une exploration intime de la résilience et de la nostalgie à laquelle le paysage sonore immersif et le rythme délicat donnent le ton.
Ces enfants ont pensé qu'ils étaient fous. Ils ont voulu mourir, ont connu la peur, la rage, le désespoir. Atteints de troubles mentaux, quatre enfants et leurs parents font le choix courageux de raconter leur histoire. À leurs voix s'ajoute celle de la réalisatrice qui a reçu à l'âge adulte un diagnostic de troubles bipolaires et raconte avec une puissance d'évocation les premiers symptômes qui remontent à l'enfance. Ça tourne dans ma tête s'inscrit en marge des débats de spécialistes, adoptant un ton intimiste qui permet de découvrir les enfants derrière les mots angoissants de leur diagnostic.
À 90 ans, la frêle Martha Katz a toujours une énergie débordante. Espiègle, elle taquine son petit-fils, le réalisateur Daniel Schubert en visite chez elle à Los Angeles, à propos de la chemise qu’il porte, mais cet humour cache une tragédie. À 14 ans, Martha a été arrachée à son village en Tchécoslovaquie et déportée à Auschwitz avec sa famille. La visite d’un musée de l’Holocauste ravive des souvenirs douloureux, notamment la rencontre angoissante de l’un des personnages les plus tristement célèbres de l’Allemagne nazie. Pour la tenace survivante Martha, toutefois, ce qui compte, c’est sa vie d’après-guerre à Winnipeg, difficile mais gratifiante, qu’elle évoque avec tendresse dans ce portrait intimiste et chaleureux.
Ghyslain Raza, le « Star Wars Kid », sort du silence afin de réfléchir à notre soif de contenu et au droit à l’oubli à l’ère numérique.
Fille du célèbre auteur-compositeur-interprète canadien Gene MacLellan, la musicienne Catherine MacLellan a grandi au rythme de la musique de son père. Elle avait 14 ans quand il est mort par suicide. Deux décennies après cette perte, la voilà enfin prête à affronter le douloureux mystère entourant l’absence paternelle et à faire sien l’héritage musical qu’il a laissé.
Les chansons de mon père accompagne Catherine alors qu’elle cherche à comprendre son père tout en menant son propre combat contre la maladie mentale. Les images d’archives et les entrevues intimes avec les amis, les membres de la famille et les musiciens qui connaissaient Gene et jouaient avec lui — dont Anne Murray, Lennie Gallant et le regretté Ron Hynes — révèlent un homme perturbé et aimant qui ne s’est jamais senti à l’aise avec la célébrité ou l’argent.
Déterminée à rompre le silence qui pèse sur la maladie mentale, Catherine espère que d’autres puiseront dans son histoire force et réconfort.
Il est de ces personnes dont les rêves inspirent, rassemblent et font fleurir un peu plus d’humanité en chacun de nous. Haïtien établi au Québec, l’artiste et militant Alain Philoctète retourne dans son pays d’origine pour y développer un projet de permaculture en collaboration avec les locaux. Il y retrouve avec émotion sa famille et ses anciens compagnons de lutte, dont les idéaux restent intacts malgré le séisme de 2010 et l’instabilité politique. Atteint d’un cancer, Alain doit cependant suivre des traitements à Montréal, où il trouve auprès de ses proches autant de tendresse et de solidarité qu’en Haïti. Fort d’une amitié de longue date avec son protagoniste, le réalisateur Will Prosper a suivi le parcours plein d’espoir de cet inspirant rêveur, saisissant dans un geste intime et complice les enjeux de l’exil, de la maladie et du partage. Enrichi par une trame musicale signée Jenny Salgado, Kenbe la, jusqu'à la victoire est un voyage qui nous interroge sur l’importance des idéaux et de leur transmission.
À un moment charnière de l’histoire de l’écrit, où les archives de l’humanité migrent vers l’infonuagique, une cinéaste entreprend un périple à travers la planète pour mieux comprendre comment préserver son propre patrimoine, roumain et arménien, mais aussi notre mémoire collective. Mêlant intellect et poésie, sa quête personnelle aux accents universels parcourt le continuum entre papier et numérique, nous rappelant que la connaissance humaine est avant tout affaire d’âme et d’esprit.