Découvrez le talent des cinq cinéastes indépendants qui ont participé à la troisième édition du Projet 5 courts, une initiative de l’ONF visant à explorer le genre documentaire court avec des centres d’artistes ou de production issus des régions du Québec.
Réalisée en collaboration avec la société de production Nadagam films de Val-d’Or, cette troisième édition du Projet 5 courts rassemble pour la première fois cinq réalisatrices, dont deux sont issues de la communauté anicinape de Kitcisakik. Cette année, Émilie Villeneuve (Mamie et Mia), Evelyne Papatie (Les enfants des nomades), Délia Gunn (Délia de 9 à 5), Jessy Poulin (La charge mentale pour les nuls) et Gabrielle Cornellier (Orteils talons orteils talons) ont relevé le défi de créer un très court métrage documentaire destiné au web. Qu’elles soient émouvantes, humoristiques ou percutantes, leurs créations aux styles distinctifs jettent un regard franc, porteur et décomplexé sur la famille, la communauté et le monde.
Voyez les films de la première édition
Voyez les films de la quatrième édition
Sous la lentille d’Émilie Villeneuve, la préparation d’un gâteau arc-en-ciel devient un moment magique doté du pouvoir de rapprocher les générations. Mia, la fille âgée de six ans de la réalisatrice, est la narratrice amusée et espiègle de Mamie et Mia, court métrage dans lequel elle discute avec son arrière-grand-mère de son école, du fait d’être gauchère et de ses plus grands rêves.
Issue d’une grande famille de nomades, la cinéaste Evelyne Papatie adresse une magnifique lettre poétique à ses enfants, dans laquelle elle raconte leur histoire et l’héroïsme de leur grand-père. Dans son récit autobiographique Les enfants des Nomades, le vélo — avec lequel elle a longuement voyagé pour aller à la rencontre de différentes communautés autochtones partout au Canada — devient un puissant symbole d’héritage, de transmission et de rassemblement.
Dans une salle communautaire de Rouyn-Noranda, 30 individus sont rassemblés le temps d’un cours d’initiation à la danse en ligne : des vingtenaires ou trentenaires sont jumelés à des personnes âgées tandis que Lorraine Camirand, l’attachante et dynamique animatrice, leur crie les pas de danse à suivre. Signé Gabrielle Cornellier, Orteils talons orteils talons est un amusant rapprochement intergénérationnel qui emploie la danse comme prétexte pour faire des rencontres, rire et côtoyer d’autres membres de la communauté.
S’occuper des enfants, aller chercher de l’eau, donner le bain, corder du bois… Au Réservoir-Dozois, un territoire situé en Abitibi-Témiscamingue, la réalisatrice Délia Gunn, alors enceinte de huit mois, vaque à ses tâches quotidiennes. Délia 9 à 5 est un portrait qui expose de façon directe et sans fard, mais aussi avec tendresse et humour, une journée typique de sa vie, du matin au soir.
Avec une bonne dose d’humour et de style, ce documentaire «expérientiel» dénonce un problème pourtant crucial : le surmenage. En superposant les voix de Marie-Claude (40 ans), Madeleine (65 ans), Lina (46 ans) et Chantale (54 ans) — quatre Abitibiennes qui en font trop —, Jessy Poulin incite le spectateur à réfléchir au rôle des femmes dans leur ménage, à la conciliation travail-famille et aux dangers de l’épuisement. La charge mentale pour les nuls : une invitation directe et nécessaire à «décharger sa charge»?!.