Question directrice : Dans quelle mesure, comme citoyennes et citoyens, pouvons-nous contribuer à une transformation de nos collectivités afin de soutenir la reconnaissance sociale et juridique des victimes et des survivants et survivantes de violences à caractère sexuel ?
Résumé : Plusieurs tentatives de réparation des dommages subis par les survivantes et survivants d’abus sexuels commis au sein de l’Église ont été entreprises collectivement dans le monde. Au nombre de celles-ci, notons les enquêtes journalistiques, comme celle du Boston Globe, les recherches scientifiques et les commissions d’enquête. Ces différents moyens permettent de rendre visible un phénomène de victimisation. Par exemple, les recherches et les commissions d’enquête qui se sont tenues aux États-Unis (Massachusetts, Pennsylvanie), en Irlande, au Royaume-Uni, en Australie et aux Pays-Bas permettent de comprendre le phénomène, ses effets et les mesures correctives mises en place par les communautés pour réparer les dommages causés aux victimes. La première étude scientifique sur le phénomène a été mandatée en 2002. Le John Jay College of Criminal Justice (2004, 2006) a recueilli des données sur 10 667 plaintes déposées contre 4392 prêtres. Cette étude permet de constater que 4,3 % des prêtres catholiques américains ont fait l’objet d’allégations selon lesquelles ils avaient perpétré des sévices sexuels contre des enfants. L’enquête réalisée par un grand jury en Pennsylvanie a également permis de colliger des preuves contre 300 prêtres ayant commis des délits à caractère sexuel. Ces deux enquêtes ont permis de déterminer les moments où les allégations ont été rapportées aux autorités religieuses et de reconnaître le silence et l’inaction prolongée de différentes instances. La Commission royale d’enquête australienne a permis de comprendre comment la protection de l’Église et de ses dirigeants avait la primauté sur la protection des enfants.
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